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Board Culture Exposure 2025 : Interview Greg Poissonnier

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2025
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Lifestyle

En seulement deux éditions, le Board Culture Exposure (BCE) s’est imposé comme le rendez-vous majeur de la photographie de la glisse. Du 24 octobre au 1er novembre 2025, Biarritz a vibré au rythme du surf, du skate et du snowboard, entre expositions, rencontres, projections et soirées festives. Un événement unique où la passion du mouvement rencontre la puissance de l’image. Derrière le BCE, on retrouve deux visages familiers de la scène glisse : Greg Poissonnier, passionné d’événementiel et de culture surf, et Kévin Métallier, photographe reconnu. Leur idée : créer un festival qui rende hommage aux photographes et aux riders, mais aussi à la poésie visuelle propre à leurs disciplines. Né à Biarritz, véritable berceau du surf européen, le projet s’est imposé naturellement comme une évidence : une célébration du geste, du regard et de la complicité entre ceux qui glissent et ceux qui captent l’instant. Avec 5 000 visiteurs, 70 photographes internationaux et plus de 300 clichés exposés dans cinq lieux différents, le BCE 2025 a confirmé sa place à part dans le paysage culturel.

Le concours photo international a réuni 250 photographes de 20 nationalités, révélant de nouveaux talents habités par la passion de la lumière et du mouvement. Leur travail a été salué par un jury d’exception de Fred Mortagne à Yorgo Tloupas, en passant par Fafi et Mathias Fennetaux pour qui « l’émotion prime toujours sur la technique ».

Mais au-delà des chiffres, le succès du BCE repose sur une vision : faire de la photographie un pont entre générations, disciplines et sensibilités. Entre la mer, la rampe et la montagne, c’est un même souffle qui traverse le festival : celui de la liberté créative. Co-fondateur du festival, Greg Poissonnière revient sur la genèse du projet, son ancrage biarrot et les ambitions à venir d’un événement qui ne cesse de grandir. Rencontre avec un passionné pour qui la photographie de la glisse est bien plus qu’un simple cliché : une émotion en mouvement.

Interview : Greg Poissonnière, co-fondateur du Board Culture Exposure

1. Pouvez-vous nous raconter la genèse du Board Culture Exposure ? Quel a été le déclic qui vous a donné envie de créer ce festival ?

Le Board Culture Exposure a été imaginé dans les locaux de Beach Brother Magazine (RIP) à Biarritz, Kevin était rédacteur en chef du numéro Skateboard Annual et de mon côté j’étais chargé de la partir événementielle pour le lancement du magazine, c’est là que nous est venue l’idée d’accompagner la sortie du magazine par une expo issue d’un concours. Puis la crise covid a stoppé le projet net, ce n’est qu’en 2023 que Kevin a remis le sujet sur la table et qu’on s’est enfin lancés car l’idée nous tenait vraiment à cœur.

2. Pourquoi avoir choisi Biarritz comme lieu d’ancrage pour ce festival ? Qu’est-ce que cette ville représente pour la culture du surf et des sports de glisse ?

C’est à Biarritz que le projet est né, c’est donc logique, puis la ville est également le berceau du surf en Europe, l’histoire de la glisse y est liée, ajouté à cela que nous voulions offrir aux photographes un écrin de qualité pour exposer leur travail, il n’y a pas beaucoup mieux que le casino de Biarritz pour ça !

3. Selon vous, qu’apporte la photographie à la culture du surf, du skate et du snowboard ? Pourquoi avoir choisi ce médium comme fil conducteur de l’événement ?

Longtemps les magazines étaient les uniques témoins de l’évolution de nos sports, et c’est via les photos que l’on découvrait les figures, les spots et les héros de ces disciplines, et surtout, ce sont les photos qui font rêver, qui ne s’est pas projeter dans un champ de poudre vierge ou dans un tube à l’eau translucide en se perdant dans ses pensées grâce à un poster accroché au mur de sa chambre ? Et puis, la particularité de la photographie de sports de glisse, c’est sa dimension artistique qui dépasse souvent la performance pure, dans le sport traditionnel on documente l’exploit ou on relate un résultat, dans le surf, le skateboard ou le snowboard, il y a une vraie recherche esthétique avant la performance, bien souvent ce sont
l’environnement ou le spot qui dictent la figure à réaliser, qui ne sera pas nécessairement le trick le plus compliqué, et la façon de l’immortaliser est très souvent sujette à concertation entre l’athlète et le photographe. Étant tous les deux passionnés de photographie, Kevin est photographe de métier depuis plusieurs décennies maintenant, il était naturel de mettre ce médium à l’honneur, d’autant qu’il est appréciable même pour les néophytes, une belle image reste une belle
image !

4. Le festival met en lumière la relation entre athlètes et photographes. Comment décririez-vous cette complicité unique ?

Comme expliqué dans ma réponse à la question précédente, il y a une vraie complicité entre photographe et athlète, et il n’est pas rare que certains riders fassent une grande partie de leur carrière sportive accompagnés du même photographe, la confiance joue un rôle important dans cette relation, il est plus facile pour un skateur de se lancer sur un gros spot lorsqu’il sait que le photographe présent pour documenter la figure ne ratera pas la photo et sublimera l’instant, il n’est également pas rare que l’athlète demande conseil au photographe pour savoir quelle serait la figure la plus appropriée à shooter…

5. Vous avez ouvert le concours aux photographes professionnels et amateurs du monde entier. Pourquoi était-il important pour vous de rendre cette plateforme aussi accessible ?

Tout simplement parce que nous pensons qu’il n’est pas nécessaire d’être professionnel pour réaliser un travail photographique de qualité, encore plus de nos jours où vivre de la photographie lorsque l’on shoote du snowboard, de surf ou du skateboard n’est pas chose aisée, les magazines n’étant plus monnaie courante.

6. Comment s’est construite la sélection du jury ? Et quels critères seront privilégiés pour départager les œuvres ?

Nous voulions des profils variés pour avoir le plus de regards différents possible sur les œuvres, c’est intéressant de voir les sensibilités de chacun en fonction de leur domaine de prédilection, nous ne regardons pas les photos de la même manière que l’on soit photographe, musicien ou artiste peintre, et c’est ce qui a enrichit les débats lors de la sélection des clichés finalistes qui a duré plus de 7h. Le critère principal demandé est l’émotion que procure une photo dès lors que l’on pose son regard dessus, ensuite l’aspect technique peut entrer en jeu et enfin nous restons vigilants sur les figures réalisées.

7. À quoi les visiteurs peuvent-ils s’attendre en venant au festival ? Quelle atmosphère souhaitez-vous créer à travers l’exposition ?

Nous souhaitons offrir aux photographes exposés, une qualité scénographique digne d’une galerie, mais le casino se veut aussi lieu d’échange et de rencontre, les acteurs des milieux du surf, du skate et du snowboard s’y croisent mais aussi les amateurs de glisse en général ainsi que les passants et les curieux. Au-delà des photographies exposées, nous proposerons des ateliers photographiques en partenariat avec Leica durant lesquels les participants pourront profiter des conseils avisés de photographes professionnels reconnus comme Fred Mortagne, Ben Potier ou Thomas Vollaire, mais aussi un atelier avec le labo Estampe sur les techniques de développement de films. Au programme également des conférences, des lectures de portfolio, des projections de films et bien sûr, les Live Photo Contests Skate et surf, véritable signature BCE. A noter que cette année, le festival s’exporte au-dela des murs du casino avec une expo
collective Snowboard à l’Atabal, une expo collective Surf sur la plage de la Côte des Basques, une expo sur le collectif Biarrot BTZ Downhill au Lahbo et enfin une rétrospective consacrée au travail de Benjamin Deberdt, photographe de skateboard, à la médiathèque.


8. Le festival dépasse la performance pour explorer le lifestyle, le voyage, l’émotion… Était-ce une volonté dès le départ de montrer la culture de la glisse sous toutes ses formes ?

La Board Culture est protéiforme, c’est donc naturellement que l’on essaie de couvrir un peu tous les aspects qui en font ce qu’elle est.


9. Quelles sont vos ambitions à moyen et long terme pour le Board Culture Exposure ? Imaginez-vous l’événement évoluer ou s’exporter à l’international ?

Pour cette deuxième édition le festival prend déjà la voilure que nous envisagions à moyen terme, mais forts du succès rencontré l’an passé, nous nous sommes dit qu’il fallait y aller à 100%, la mairie de Biarritz était enthousiaste autour du projet et nous a donné la possibilité d’organiser le festival pendant les vacances de la Toussaint, ce qui est un vrai plus pour toucher un public encore plus nombreux.

Nous avons eu l’opportunité en tout début d’année de faire voyager une partie de l’expo chez nos amis du Winter Pro à la rosière dans les Alpes, et l’hiver prochain ça se passera du côté de Tignes avec une ambition un plus grande concernant notre partie, cet événement, désormais le Winter Fest nous permet de boucler la boucle en quelque sorte avec l’élément neige que nous n’avons pas à Biarritz évidemment. Pour ce qui est d’exporter à l’international, nous avons déjà plusieurs dizaines de nationalités représentées ne serait-ce que dans la partie concours du festival, le BCE est déjà un vrai événement international, il nous reste beaucoup d’axes de progression ici à Biarritz avant de penser à nous exporter !

En deux éditions seulement, le Board Culture Exposure s’est imposé comme bien plus qu’un festival : un hommage vibrant à ceux qui glissent et à ceux qui captent l’instant.

En seulement deux éditions, le Board Culture Exposure (BCE) s’est imposé comme le rendez-vous majeur de la photographie de la glisse. Du 24 octobre au 1er novembre 2025, Biarritz a vibré au rythme du surf, du skate et du snowboard, entre expositions, rencontres, projections et soirées festives. Un événement unique où la passion du mouvement rencontre la puissance de l’image. Derrière le BCE, on retrouve deux visages familiers de la scène glisse : Greg Poissonnier, passionné d’événementiel et de culture surf, et Kévin Métallier, photographe reconnu. Leur idée : créer un festival qui rende hommage aux photographes et aux riders, mais aussi à la poésie visuelle propre à leurs disciplines. Né à Biarritz, véritable berceau du surf européen, le projet s’est imposé naturellement comme une évidence : une célébration du geste, du regard et de la complicité entre ceux qui glissent et ceux qui captent l’instant. Avec 5 000 visiteurs, 70 photographes internationaux et plus de 300 clichés exposés dans cinq lieux différents, le BCE 2025 a confirmé sa place à part dans le paysage culturel.

Le concours photo international a réuni 250 photographes de 20 nationalités, révélant de nouveaux talents habités par la passion de la lumière et du mouvement. Leur travail a été salué par un jury d’exception de Fred Mortagne à Yorgo Tloupas, en passant par Fafi et Mathias Fennetaux pour qui « l’émotion prime toujours sur la technique ».

Mais au-delà des chiffres, le succès du BCE repose sur une vision : faire de la photographie un pont entre générations, disciplines et sensibilités. Entre la mer, la rampe et la montagne, c’est un même souffle qui traverse le festival : celui de la liberté créative. Co-fondateur du festival, Greg Poissonnière revient sur la genèse du projet, son ancrage biarrot et les ambitions à venir d’un événement qui ne cesse de grandir. Rencontre avec un passionné pour qui la photographie de la glisse est bien plus qu’un simple cliché : une émotion en mouvement.

Interview : Greg Poissonnière, co-fondateur du Board Culture Exposure

1. Pouvez-vous nous raconter la genèse du Board Culture Exposure ? Quel a été le déclic qui vous a donné envie de créer ce festival ?

Le Board Culture Exposure a été imaginé dans les locaux de Beach Brother Magazine (RIP) à Biarritz, Kevin était rédacteur en chef du numéro Skateboard Annual et de mon côté j’étais chargé de la partir événementielle pour le lancement du magazine, c’est là que nous est venue l’idée d’accompagner la sortie du magazine par une expo issue d’un concours. Puis la crise covid a stoppé le projet net, ce n’est qu’en 2023 que Kevin a remis le sujet sur la table et qu’on s’est enfin lancés car l’idée nous tenait vraiment à cœur.

2. Pourquoi avoir choisi Biarritz comme lieu d’ancrage pour ce festival ? Qu’est-ce que cette ville représente pour la culture du surf et des sports de glisse ?

C’est à Biarritz que le projet est né, c’est donc logique, puis la ville est également le berceau du surf en Europe, l’histoire de la glisse y est liée, ajouté à cela que nous voulions offrir aux photographes un écrin de qualité pour exposer leur travail, il n’y a pas beaucoup mieux que le casino de Biarritz pour ça !

3. Selon vous, qu’apporte la photographie à la culture du surf, du skate et du snowboard ? Pourquoi avoir choisi ce médium comme fil conducteur de l’événement ?

Longtemps les magazines étaient les uniques témoins de l’évolution de nos sports, et c’est via les photos que l’on découvrait les figures, les spots et les héros de ces disciplines, et surtout, ce sont les photos qui font rêver, qui ne s’est pas projeter dans un champ de poudre vierge ou dans un tube à l’eau translucide en se perdant dans ses pensées grâce à un poster accroché au mur de sa chambre ? Et puis, la particularité de la photographie de sports de glisse, c’est sa dimension artistique qui dépasse souvent la performance pure, dans le sport traditionnel on documente l’exploit ou on relate un résultat, dans le surf, le skateboard ou le snowboard, il y a une vraie recherche esthétique avant la performance, bien souvent ce sont
l’environnement ou le spot qui dictent la figure à réaliser, qui ne sera pas nécessairement le trick le plus compliqué, et la façon de l’immortaliser est très souvent sujette à concertation entre l’athlète et le photographe. Étant tous les deux passionnés de photographie, Kevin est photographe de métier depuis plusieurs décennies maintenant, il était naturel de mettre ce médium à l’honneur, d’autant qu’il est appréciable même pour les néophytes, une belle image reste une belle
image !

4. Le festival met en lumière la relation entre athlètes et photographes. Comment décririez-vous cette complicité unique ?

Comme expliqué dans ma réponse à la question précédente, il y a une vraie complicité entre photographe et athlète, et il n’est pas rare que certains riders fassent une grande partie de leur carrière sportive accompagnés du même photographe, la confiance joue un rôle important dans cette relation, il est plus facile pour un skateur de se lancer sur un gros spot lorsqu’il sait que le photographe présent pour documenter la figure ne ratera pas la photo et sublimera l’instant, il n’est également pas rare que l’athlète demande conseil au photographe pour savoir quelle serait la figure la plus appropriée à shooter…

5. Vous avez ouvert le concours aux photographes professionnels et amateurs du monde entier. Pourquoi était-il important pour vous de rendre cette plateforme aussi accessible ?

Tout simplement parce que nous pensons qu’il n’est pas nécessaire d’être professionnel pour réaliser un travail photographique de qualité, encore plus de nos jours où vivre de la photographie lorsque l’on shoote du snowboard, de surf ou du skateboard n’est pas chose aisée, les magazines n’étant plus monnaie courante.

6. Comment s’est construite la sélection du jury ? Et quels critères seront privilégiés pour départager les œuvres ?

Nous voulions des profils variés pour avoir le plus de regards différents possible sur les œuvres, c’est intéressant de voir les sensibilités de chacun en fonction de leur domaine de prédilection, nous ne regardons pas les photos de la même manière que l’on soit photographe, musicien ou artiste peintre, et c’est ce qui a enrichit les débats lors de la sélection des clichés finalistes qui a duré plus de 7h. Le critère principal demandé est l’émotion que procure une photo dès lors que l’on pose son regard dessus, ensuite l’aspect technique peut entrer en jeu et enfin nous restons vigilants sur les figures réalisées.

7. À quoi les visiteurs peuvent-ils s’attendre en venant au festival ? Quelle atmosphère souhaitez-vous créer à travers l’exposition ?

Nous souhaitons offrir aux photographes exposés, une qualité scénographique digne d’une galerie, mais le casino se veut aussi lieu d’échange et de rencontre, les acteurs des milieux du surf, du skate et du snowboard s’y croisent mais aussi les amateurs de glisse en général ainsi que les passants et les curieux. Au-delà des photographies exposées, nous proposerons des ateliers photographiques en partenariat avec Leica durant lesquels les participants pourront profiter des conseils avisés de photographes professionnels reconnus comme Fred Mortagne, Ben Potier ou Thomas Vollaire, mais aussi un atelier avec le labo Estampe sur les techniques de développement de films. Au programme également des conférences, des lectures de portfolio, des projections de films et bien sûr, les Live Photo Contests Skate et surf, véritable signature BCE. A noter que cette année, le festival s’exporte au-dela des murs du casino avec une expo
collective Snowboard à l’Atabal, une expo collective Surf sur la plage de la Côte des Basques, une expo sur le collectif Biarrot BTZ Downhill au Lahbo et enfin une rétrospective consacrée au travail de Benjamin Deberdt, photographe de skateboard, à la médiathèque.


8. Le festival dépasse la performance pour explorer le lifestyle, le voyage, l’émotion… Était-ce une volonté dès le départ de montrer la culture de la glisse sous toutes ses formes ?

La Board Culture est protéiforme, c’est donc naturellement que l’on essaie de couvrir un peu tous les aspects qui en font ce qu’elle est.


9. Quelles sont vos ambitions à moyen et long terme pour le Board Culture Exposure ? Imaginez-vous l’événement évoluer ou s’exporter à l’international ?

Pour cette deuxième édition le festival prend déjà la voilure que nous envisagions à moyen terme, mais forts du succès rencontré l’an passé, nous nous sommes dit qu’il fallait y aller à 100%, la mairie de Biarritz était enthousiaste autour du projet et nous a donné la possibilité d’organiser le festival pendant les vacances de la Toussaint, ce qui est un vrai plus pour toucher un public encore plus nombreux.

Nous avons eu l’opportunité en tout début d’année de faire voyager une partie de l’expo chez nos amis du Winter Pro à la rosière dans les Alpes, et l’hiver prochain ça se passera du côté de Tignes avec une ambition un plus grande concernant notre partie, cet événement, désormais le Winter Fest nous permet de boucler la boucle en quelque sorte avec l’élément neige que nous n’avons pas à Biarritz évidemment. Pour ce qui est d’exporter à l’international, nous avons déjà plusieurs dizaines de nationalités représentées ne serait-ce que dans la partie concours du festival, le BCE est déjà un vrai événement international, il nous reste beaucoup d’axes de progression ici à Biarritz avant de penser à nous exporter !

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En seulement deux éditions, le Board Culture Exposure (BCE) s’est imposé comme le rendez-vous majeur de la photographie de la glisse. Du 24 octobre au 1er novembre 2025, Biarritz a vibré au rythme du surf, du skate et du snowboard, entre expositions, rencontres, projections et soirées festives. Un événement unique où la passion du mouvement rencontre la puissance de l’image. Derrière le BCE, on retrouve deux visages familiers de la scène glisse : Greg Poissonnier, passionné d’événementiel et de culture surf, et Kévin Métallier, photographe reconnu. Leur idée : créer un festival qui rende hommage aux photographes et aux riders, mais aussi à la poésie visuelle propre à leurs disciplines. Né à Biarritz, véritable berceau du surf européen, le projet s’est imposé naturellement comme une évidence : une célébration du geste, du regard et de la complicité entre ceux qui glissent et ceux qui captent l’instant. Avec 5 000 visiteurs, 70 photographes internationaux et plus de 300 clichés exposés dans cinq lieux différents, le BCE 2025 a confirmé sa place à part dans le paysage culturel.

Le concours photo international a réuni 250 photographes de 20 nationalités, révélant de nouveaux talents habités par la passion de la lumière et du mouvement. Leur travail a été salué par un jury d’exception de Fred Mortagne à Yorgo Tloupas, en passant par Fafi et Mathias Fennetaux pour qui « l’émotion prime toujours sur la technique ».

Mais au-delà des chiffres, le succès du BCE repose sur une vision : faire de la photographie un pont entre générations, disciplines et sensibilités. Entre la mer, la rampe et la montagne, c’est un même souffle qui traverse le festival : celui de la liberté créative. Co-fondateur du festival, Greg Poissonnière revient sur la genèse du projet, son ancrage biarrot et les ambitions à venir d’un événement qui ne cesse de grandir. Rencontre avec un passionné pour qui la photographie de la glisse est bien plus qu’un simple cliché : une émotion en mouvement.

Interview : Greg Poissonnière, co-fondateur du Board Culture Exposure

1. Pouvez-vous nous raconter la genèse du Board Culture Exposure ? Quel a été le déclic qui vous a donné envie de créer ce festival ?

Le Board Culture Exposure a été imaginé dans les locaux de Beach Brother Magazine (RIP) à Biarritz, Kevin était rédacteur en chef du numéro Skateboard Annual et de mon côté j’étais chargé de la partir événementielle pour le lancement du magazine, c’est là que nous est venue l’idée d’accompagner la sortie du magazine par une expo issue d’un concours. Puis la crise covid a stoppé le projet net, ce n’est qu’en 2023 que Kevin a remis le sujet sur la table et qu’on s’est enfin lancés car l’idée nous tenait vraiment à cœur.

2. Pourquoi avoir choisi Biarritz comme lieu d’ancrage pour ce festival ? Qu’est-ce que cette ville représente pour la culture du surf et des sports de glisse ?

C’est à Biarritz que le projet est né, c’est donc logique, puis la ville est également le berceau du surf en Europe, l’histoire de la glisse y est liée, ajouté à cela que nous voulions offrir aux photographes un écrin de qualité pour exposer leur travail, il n’y a pas beaucoup mieux que le casino de Biarritz pour ça !

3. Selon vous, qu’apporte la photographie à la culture du surf, du skate et du snowboard ? Pourquoi avoir choisi ce médium comme fil conducteur de l’événement ?

Longtemps les magazines étaient les uniques témoins de l’évolution de nos sports, et c’est via les photos que l’on découvrait les figures, les spots et les héros de ces disciplines, et surtout, ce sont les photos qui font rêver, qui ne s’est pas projeter dans un champ de poudre vierge ou dans un tube à l’eau translucide en se perdant dans ses pensées grâce à un poster accroché au mur de sa chambre ? Et puis, la particularité de la photographie de sports de glisse, c’est sa dimension artistique qui dépasse souvent la performance pure, dans le sport traditionnel on documente l’exploit ou on relate un résultat, dans le surf, le skateboard ou le snowboard, il y a une vraie recherche esthétique avant la performance, bien souvent ce sont
l’environnement ou le spot qui dictent la figure à réaliser, qui ne sera pas nécessairement le trick le plus compliqué, et la façon de l’immortaliser est très souvent sujette à concertation entre l’athlète et le photographe. Étant tous les deux passionnés de photographie, Kevin est photographe de métier depuis plusieurs décennies maintenant, il était naturel de mettre ce médium à l’honneur, d’autant qu’il est appréciable même pour les néophytes, une belle image reste une belle
image !

4. Le festival met en lumière la relation entre athlètes et photographes. Comment décririez-vous cette complicité unique ?

Comme expliqué dans ma réponse à la question précédente, il y a une vraie complicité entre photographe et athlète, et il n’est pas rare que certains riders fassent une grande partie de leur carrière sportive accompagnés du même photographe, la confiance joue un rôle important dans cette relation, il est plus facile pour un skateur de se lancer sur un gros spot lorsqu’il sait que le photographe présent pour documenter la figure ne ratera pas la photo et sublimera l’instant, il n’est également pas rare que l’athlète demande conseil au photographe pour savoir quelle serait la figure la plus appropriée à shooter…

5. Vous avez ouvert le concours aux photographes professionnels et amateurs du monde entier. Pourquoi était-il important pour vous de rendre cette plateforme aussi accessible ?

Tout simplement parce que nous pensons qu’il n’est pas nécessaire d’être professionnel pour réaliser un travail photographique de qualité, encore plus de nos jours où vivre de la photographie lorsque l’on shoote du snowboard, de surf ou du skateboard n’est pas chose aisée, les magazines n’étant plus monnaie courante.

6. Comment s’est construite la sélection du jury ? Et quels critères seront privilégiés pour départager les œuvres ?

Nous voulions des profils variés pour avoir le plus de regards différents possible sur les œuvres, c’est intéressant de voir les sensibilités de chacun en fonction de leur domaine de prédilection, nous ne regardons pas les photos de la même manière que l’on soit photographe, musicien ou artiste peintre, et c’est ce qui a enrichit les débats lors de la sélection des clichés finalistes qui a duré plus de 7h. Le critère principal demandé est l’émotion que procure une photo dès lors que l’on pose son regard dessus, ensuite l’aspect technique peut entrer en jeu et enfin nous restons vigilants sur les figures réalisées.

7. À quoi les visiteurs peuvent-ils s’attendre en venant au festival ? Quelle atmosphère souhaitez-vous créer à travers l’exposition ?

Nous souhaitons offrir aux photographes exposés, une qualité scénographique digne d’une galerie, mais le casino se veut aussi lieu d’échange et de rencontre, les acteurs des milieux du surf, du skate et du snowboard s’y croisent mais aussi les amateurs de glisse en général ainsi que les passants et les curieux. Au-delà des photographies exposées, nous proposerons des ateliers photographiques en partenariat avec Leica durant lesquels les participants pourront profiter des conseils avisés de photographes professionnels reconnus comme Fred Mortagne, Ben Potier ou Thomas Vollaire, mais aussi un atelier avec le labo Estampe sur les techniques de développement de films. Au programme également des conférences, des lectures de portfolio, des projections de films et bien sûr, les Live Photo Contests Skate et surf, véritable signature BCE. A noter que cette année, le festival s’exporte au-dela des murs du casino avec une expo
collective Snowboard à l’Atabal, une expo collective Surf sur la plage de la Côte des Basques, une expo sur le collectif Biarrot BTZ Downhill au Lahbo et enfin une rétrospective consacrée au travail de Benjamin Deberdt, photographe de skateboard, à la médiathèque.


8. Le festival dépasse la performance pour explorer le lifestyle, le voyage, l’émotion… Était-ce une volonté dès le départ de montrer la culture de la glisse sous toutes ses formes ?

La Board Culture est protéiforme, c’est donc naturellement que l’on essaie de couvrir un peu tous les aspects qui en font ce qu’elle est.


9. Quelles sont vos ambitions à moyen et long terme pour le Board Culture Exposure ? Imaginez-vous l’événement évoluer ou s’exporter à l’international ?

Pour cette deuxième édition le festival prend déjà la voilure que nous envisagions à moyen terme, mais forts du succès rencontré l’an passé, nous nous sommes dit qu’il fallait y aller à 100%, la mairie de Biarritz était enthousiaste autour du projet et nous a donné la possibilité d’organiser le festival pendant les vacances de la Toussaint, ce qui est un vrai plus pour toucher un public encore plus nombreux.

Nous avons eu l’opportunité en tout début d’année de faire voyager une partie de l’expo chez nos amis du Winter Pro à la rosière dans les Alpes, et l’hiver prochain ça se passera du côté de Tignes avec une ambition un plus grande concernant notre partie, cet événement, désormais le Winter Fest nous permet de boucler la boucle en quelque sorte avec l’élément neige que nous n’avons pas à Biarritz évidemment. Pour ce qui est d’exporter à l’international, nous avons déjà plusieurs dizaines de nationalités représentées ne serait-ce que dans la partie concours du festival, le BCE est déjà un vrai événement international, il nous reste beaucoup d’axes de progression ici à Biarritz avant de penser à nous exporter !